Après son introduction accidentelle en France en 2004, le frelon asiatique, qui est le premier exterminateur des abeilles, est aujourd’hui présent dans 60 départements français, notamment en Aquitaine. Actuellement, il est classé dans la liste des dangers sanitaires pour les insectes butineurs domestiques. Sa dangerosité pour l’homme s’est également avérée suite à des décès par piqûres. Le frelon commun, bien qu’il ne soit pas aussi invasif et dangereux pour l’écosystème, est également chassé par les mêmes prédateurs que le frelon asiatique.
Les oiseaux : les prédateurs principaux des frelons communs et asiatiques
Le frelon est aujourd’hui bien installé en France, mais fort heureusement, cet insecte n’est pas sans ennemi. En fait, il compte de nombreux prédateurs parmi les oiseaux. Entre autres, il s’agit :
- De la pie-grièche écorcheur
- Du guêpier d’Europe
- De la mésange bleue
- De la bondrée apivore
Ces oiseaux sont particulièrement friands des frelons et de leurs larves.
La pie-grièche écorcheur
L’alimentation de la pie-grièche écorcheur est constituée essentiellement par des insectes, dont le frelon commun et le frelon asiatique. Elle capture également des micromammifères, des petits lézards et des grenouilles. La pie-grièche écorcheur possède des méthodes de chasse un peu particulières. Elle reste immobile depuis un perchoir ou effectue un vol stationnaire afin de repérer et capturer ses proies. Après avoir attrapé le frelon en plein vol, la pie-grièche écorcheur le ramène dans son nid et l’empale. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu l’appellation d’écorcheur.
Le guêpier d’Europe
Le guêpier d’Europe a pour principale source d’alimentation les frelons, les guêpes et les frelons. Jamais un oiseau n’a aussi bien porté son nom. Cependant, il ne mange pas uniquement des hyménoptères. Il consomme également des mouches, des papillons, des libellules, des termites, des criquets et des sauterelles. Ce chasseur a pour habitude de fondre sur sa proie en plein vol qu’il ramène ensuite dans son nid afin d’y être mangé.
La mésange bleue
L’alimentation de la mésange bleue se répartit en deux catégories. Son régime se différencie en fonction de la saison :
- Au printemps et en été, pendant la période de reproduction, cet oiseau adopte un régime alimentaire essentiellement insectivore. Cette période coïncide avec l’éclosion des premières ouvrières des colonies de frelons.
- En dehors de la période de reproduction, la mésange bleue se contente de graines, de baies, de pollen, de sève et de nectar. Grâce à sa méthode de chasse acrobatique, les frelons communs et asiatiques qui s’écartent de leurs colonies n’ont aucune chance d’échapper à la mésange bleue.
La bondrée apivore
La bondrée apivore est le prédateur le plus craint des frelons communs et des frelons asiatiques. Lorsqu’elle est présente dans les airs du territoire, la bondrée apivore chasse impitoyablement les colonies de frelons, et les guêpes et les abeilles également. LA bondrée apivore n’attaque pas directement les frelons qui rapportent de la nourriture dans leurs nids. L’oiseau se contente de les suivre jusqu’à ce qu’elles arrivent dans leurs nids et là, elle fonce dessus afin d’y manger les insectes et les larves. Cet oiseau est même capable de déterrer les nids souterrains des frelons communs qui sont enfouis à une profondeur moyenne de 40 cm. La bondrée apivore ose s’attaquer directement aux colonies, car sa morphologie lui permet de résister à la contre-attaque des essaims. En effet, la base de son bec et le tour de ses yeux sont couverts avec des plumes raides d’un aspect écailleux. Comme ses narines sont étroites, les frelons, la terre ou la cire ne peuvent y pénétrer. Au printemps, lorsque les essaims ne se sont pas encore formés, la bondrée apivore consomme des chenilles, des araignées, des sauterelles et des coléoptères.
La plupart de ses oiseaux sont des espèces migratrices. Ainsi, ils ne sont présents en France qu’une partie de l’année.
Prédateurs | Comportement migratoire des prédateurs |
La pie-grièche écorcheur | Malheureusement, la pie-grièche écorcheur est une espèce migratrice transsaharienne. Elle arrive en France au début du mois de mai et rentre en Afrique vers fin août ou en mi-septembre. |
Le guêpier d’Europe | Le guêpier d’Europe est présent en France pendant l’été et le printemps. En hiver, lorsque les frelons et les guêpes se terrent dans leurs nids, le guêpier d’Europe quitte le territoire pour l’Afrique. |
La mésange bleue | La mésange bleue est le seul prédateur qui reste en France toute l’année. Cependant, cette présence en permanence ne suffit pas à mettre un terme au développement des frelons, car la mésange bleue ne chasse que les ouvrières isolées. |
La bondrée apivore | La bondrée apivore vit en Europe en été et migre en Afrique pendant l’hiver. Elle se rend là où ses proies se reproduisent. Malgré l’appétence des bondrées apivores pour les larves de frelons communs et de frelons asiatiques, ces prédateurs ne réussissent pas à contrecarrer le développement des hyménoptères, car ils sont trop peu nombreux. |
La mouche prédatrice du frelon
Les oiseaux prédateurs ne sont pas assez nombreux pour mettre un terme à la prolifération des colonies de frelons en France. Pourtant, il y a quelques années, des chercheurs ont découvert un parasitoïde européen du frelon asiatique. Il s’agit d’une variété de mouches de la famille des conopidés qui pondent son œuf dans l’abdomen d’une reine. Lorsqu’il se développe, la larve dévore les organes de la reine, ce qui entraîne la destruction par ricochet de la colonie. La croissance de cette larve se fait entre 10 et 15 jours. Cette mouche était déjà connue pour parasiter les abeilles, et aujourd’hui, elle s’attaque aux frelons.
La femelle conopidée attaque la reine des frelons au moment où elle est isolée et encore occupée à construire son nid. L’attaque peut également se produire lorsque la reine s’affaire à trouver des matériaux et de la nourriture. Elle se poste à l’entrée du nid avant de se jeter sur sa proie. D’après les scientifiques, ce parasitisme est très court. Elle intervient pendant les derniers jours du mois de juin.
La plante tueuse de frelons asiatiques
Le fléau des abeilles et des fruits du verger tient également un prédateur parmi le règne végétal. En 2015, une équipe du jardin des plantes de Nantes a découvert qu’une plante carnivore se délecte du frelon asiatique, et uniquement de cette espèce. Il semblerait que cette plante soit capable d’attirer et de tuer en grande quantité les frelons asiatiques. Ces plantes, appelées sarracénies sont présentes dans le jardin des plantes depuis 2010, répandent la bonne odeur de leur nectar et de leurs phéromones qui se situent sur leurs lèvres. Les frelons qui s’y aventurent n’ont pas une chance d’en ressortir.
Il tient cependant de préciser que cette plante carnivore n’a que peu d’effet sur le développement des insectes. En effet, elle ne peut digérer qu’en digérer une cinquantaine en une seule fois, alors que dans un nid de frelons, il y a près de 10.000 individus.
Niveau d’efficacité des prédateurs naturels des frelons
Les prédateurs sont bien actifs, mais ils ne sont pas assez nombreux pour repousser l’invasion des frelons.
Les prédateurs | Niveau de performance |
Les oiseaux prédateurs | Niveau de performance moyenne. Les oiseaux ne sont actifs qu’une petite partie de l’année. |
Les mouches parasites | Niveau de performance moyen. Le parasitage des reines ne se tient que sur quelques jours seulement. |
Les plantes tueuses | Faible niveau de performance. Les plantes ne sont présentes que dans une poignée de jardins. |