La guêpe solitaire est un insecte qui appartient à la même famille que l’abeille. Par opposition à la guêpe sociale, la guêpe solitaire vit et travaille toute seule. Il n’empêche que cet insecte est très utile au jardin. La guêpe solitaire est un atout indéniable pour la régulation des nuisibles qui détruisent nos belles fleurs et plantes potagères. Les guêpes non sociales se retrouvent surtout dans le sud de la France qui leur fournit toute la chaleur dont elles ont besoin pour bien vivre.
Classification et description de la guêpe solitaire
La guêpe solitaire n’a pas besoin d’une colonie pour subsister. Les principales familles de la guêpe solitaire sont les Chrysididae, les Pompilidae, les Sphecidae et les Scoliidae.
Superfamille | Famille |
Vespoidea | Chrysididae, Pompilidae, Scoliidae |
Vespidea | Eumeninae, Masarinae |
Apoidea | Sphecidae |
La guêpe solitaire se reconnaît facilement par son corps très fin marqué par une nette délimitation entre l’abdomen et le thorax. Ces insectes mesurent entre quelques millimètres et plusieurs centimètres. Leurs couleurs, leurs formes et leurs comportements varient en fonction des espèces. Mais d’une manière générale, une guêpe solitaire possède :
- 3 paires de pattes
- 2 paires d’ailles
- 1 paire d’antennes
- 1 dard
À la différence des guêpes sociales, les solitaires sont toutes fertiles lorsqu’elles atteignent l’âge adulte.
La morphologie de la guêpe solitaire est spécialement dédiée à ses travaux de construction. Ses pattes robustes sont recouvertes de soies très épaisses. Ses puissantes mandibules lui permettent de creuser et de déchiqueter des matériaux durs. Certaines guêpes solitaires possèdent également un jabot, grâce auquel elles peuvent facilement transporter de l’eau qui leur est très utile pour la fabrication du mortier.
Répartition | Dans le sud ou les régions au climat délicat |
Agressivité | Rarement agressives sauf lorsqu’elles sont prises de panique |
Utilité | Insectes utiles, car ils contribuent à la régulation des nuisibles |
La reproduction de la guêpe solitaire
Toutes les guêpes solitaires sont fertiles. Après s’être accouplée avec un mâle, la femelle va le rejeter. Ensuite, elle va se mettre à construire le nid où elle déposera ses larves. Si la guêpe solitaire est un parasitoïde, elle se contentera de trouver un hôte pour ses œufs.
Il tient de préciser que la guêpe solitaire ne pond pas beaucoup d’œufs. Le nid qu’elle va construire se compose de plusieurs zones segmentées qui vont accueillir un seul œuf, ainsi que le stock de nourriture nécessaire pour garantir la croissance de la larve. Après s’être acquittée de cette tâche, la guêpe solitaire va refermer la cellule. Seule l’espèce dénommée Bembix viendra nourrir quotidiennement ses larves jusqu’à ce qu’ils deviennent adultes.
Selon les espèces, les nids sont isolés ou regroupés. De nombreuses cellules peuvent y être abritées, et arrangées selon un schéma géométrique ou seulement en file indienne. Les guêpes solitaires de la famille des ammophiles sont capables de construire une trentaine de nids à une seule cellule. L’Eumène d’Amadée construit les chambres de croissance sur le flanc d’une pierre et l’enduira ensuite de terre. Certaines espèces construisent leurs nids en hauteur, mais elles sont rares à le faire.
Les guêpes solitaires sont également appelées guêpes potières ou guêpes maçonnes. Ces qualificatifs leur ont été attribués en raison de leur ingéniosité et surtout parce qu’elles ont pris l’habitude de construire leurs nids avec des matériaux comme le sable, la terre et l’eau.
La nidification de la guêpe solitaire selon les espèces
La guêpe solitaire est une travailleuse hors pair. Maçonne d’exception, cet insecte est capable de construire des nids en terre qui peuvent résister aux intempéries. Une guêpe solitaire particulière de la famille des Eumenes pomoformis est réputée pour ses nids construits sur des pierres et des branches. Cette guêpe solitaire utilise de fortes mandibules afin de réduire le sable et la terre en une fine poudre qui devient un mortier hydrofuge lorsqu’elle le mélange avec sa salive. Le nid construit par cette espèce peut résister à l’humidité et aux averses les plus violentes.
Des espèces cousines de l’Eumenes vont jusqu’à renforcer leurs nids avec des petits cailloux, ce qui les rend encore plus robustes. Elles les referment ensuite avec une pierre plate ou une coquille d’escargot vide pour un style vraiment exceptionnel.
Parmi les guêpes solitaires potières, deux espèces se démarquent. Il s’agit des Pélopées et des Agénies. Ces insectes utilisent de l’eau qu’elles ont collectée avec leur jabot pour attendrir la terre avant de réaliser des boulettes malléables, qu’elles vont ensuite transporter à l’emplacement du nid.
Les Agénies sont capables de prouesses géométriques en mettant au point un ellipsoïde parfait qui abritera l’œuf unique et l’araignée qui lui servira de nourriture. Comme mentionné plus tôt, les chambres de développement sont agencées en file indienne, en amas ou en rangées.
Force est de constater que les Pélopées sont les plus créatrices en termes de construction d’édifices. Ces insectes polissent scrupuleusement l’intérieur de leurs nids avant de les remplir avec des chenilles qui seront la source principale de protéines pour ses larves. Après avoir suspendu l’unique œuf sur un fil, la Pélopée sort du nid et la verrouille avec un bouchon en argile.
Certaines espèces de guêpes solitaires sont des foreuses exceptionnelles. Des espèces comme le Solenius ou le Pemphredon creusent des surfaces solides comme le bois. Quant à l’Amophila campestris ou la Sphex flavipennis, elles préfèrent forer la terre. Mais qu’il s’agisse du bois ou de la terre, les nids se composent toujours d’une galerie principale (accessible depuis une entrée) qui fait un mètre de longueur et qui mène vers des galeries secondaires et où se trouve une cellule ou un rassemblement de cellules.
Il tient de préciser que toutes les guêpes solitaires ne sont pas de bonnes bâtisseuses de nids. Certaines espèces opportunistes se contentent de coloniser les fissures ou les anfractuosités des roches. D’ailleurs, tel est le cas de la Cryptocheilus annulatus et de l’Anoplius viaticus.
L’espèce dite Odynerus sazi peut se montrer très originale. Elle se rend dans la coquille d’un escargot et construit des loges séparées par des parois en résine qu’elle tapisse de cailloux. Quant au Trypoxylon, il s’installe tout simplement dans une ancienne galerie creusée et utilisée par des coléoptères.
Les guêpes solitaires rubicoles utilisent des tiges creuses de certains végétaux comme le jonc ou le fusain. Elles tapissent l’intérieur avec de la terre humide. La Sphex splendidus, elle, construit un feuillage épais composé de débris végétaux.
Alimentation de la guêpe solitaire
La guêpe solitaire se plaît à vivre dans les régions où le climat est tempéré. Elle vit généralement dans un milieu où il lui est relativement facile de trouver de la nourriture comme :
- Le nectar de fleurs,
- Les fruits mûrs,
- Les fruits pourris,
- La sève des arbres,
- Le miellat des pucerons,
Quant aux jeunes larves, elles sont carnivores. Les guêpes solitaires les nourrissent avec des vers, des chenilles, des pucerons, des charançons, des mouches et des chrysomèles. Après avoir immobilisé une proie, la guêpe solitaire la pique avec son dard pour la paralyser. La proie est encore fraîche lorsqu’elle est emmenée dans la chambre de développement des larves.
Les guêpes solitaires sont des insectes très utiles, car elle s’attaque aux nuisibles qui pullulent dans les jardins. Vous pouvez contribuer l’installation de ces insectes en laissant un tas de sable dans un coin, une petite zone de terre nue, ou des bûches percées de trous dans le fond de votre jardin. Les guêpes vont s’en servir pour construire leurs nids ou pour s’abriter.