Les souris sauteuses des champs (ou mulots) sont rarement des invitées bienvenues dans les terres cultivées et les jardins, surtout lorsque vient le temps des moissons et des récoltes. En plus de causer des dégâts considérables dans nos plantations, ces petites bêtes creusent des tunnels dans la terre, nuisant ainsi à l’esthétique de nos jardins. Et par-dessus tout, elles véhiculent d’innombrables maladies.
Comment reconnaitre une souris des champs ? Où vit-elle ? Que mange-t-elle ? Comment lutter contre sa prolifération ? Vous voulez tout savoir ? Lisez ce dossier jusqu’à la fin !
Qu’est-ce qu’une souris sauteuse des champs ?
Classification de l’espèce
Classe | Mammifère |
Ordre | Rongeur |
Famille | Muridé |
Genre | Apodemus |
Appellations courantes | Souris des champs, souris sauteuse des champs, mulot, souris agraire |
Appellations pouvant éventuellement désigner d’autres espèces | Campagnol, rat des moissons |
La souris des champs est un rongeur qui appartient à la famille des muridés. Elle possède les caractéristiques suivantes :
- 2 incisives sur chaque mâchoire.
- Une vue moyenne
- Un corps trapu recouvert de poils denses
- Une longue queue
- De longues vibrisses
La souris sauteuse des champs est aussi appelée mulot, un terme qui désigne le genre Apodemus. On le confond régulièrement avec le campagnol qui n’est pourtant pas capable de sauter ni de grimper.
Le genre Apodemus recense une vingtaine d’espèces, dont les plus souvent rencontrés dans nos jardins sont :
- Le Mulot rayé (Apodemus agrarius)
- Et le Mulot à collier (Apodemus flavicollis)
Dans les lignes qui suivent, nous utiliserons exclusivement le terme « souris sauteuse des champs » ou « souris des champs » pour désigner ces 2 espèces de mulots.
Bon à savoir
Outre-Atlantique, on appelle également « souris sauteuse des champs » un rongeur appartenant à la famille des dipodidés. Présent essentiellement en Amérique du Nord, cette espèce répond sous le nom scientifique de Zapus hudsonius.
Comment la reconnaitre physiquement ?
La souris des champs se caractérise par son pelage brun-roussâtre. Elle mesure entre 8 et 13 cm. La queue quant à elle fait 7 à 13 cm. Le poids de ce rongeur oscille entre 20 et 45 g. Le dimorphisme sexuel est peu apparent, mais les mâles sont généralement plus corpulents que les femelles.
Mulot rayé | Mulot à collier | |
Nom scientifique | Apodemus agrarius | Apodemus flavicollis |
Couleur du pelage | Brun clair, fauve | Roux, fauve, ocre orangé avec des nuances de gris |
Signe distinctif | Bande noire sur le dos, de la tête jusqu’à queue. | Tache jaune sous et autour du cou |
Longueur du corps | Entre 8 et 12 cm | Entre 8 et 13 cm |
Longueur de la queue | Entre 7 et 11 cm | Entre 8 et 13 cm |
Poids | Entre 20 et 35 g | 22 à 45 g |
Mode de vie de la souris des champs
Son habitat
La souris sauteuse des champs vit essentiellement en Europe et en Asie centrale. Elle peut s’étendre sur des milieux très variés allant des champs aux vergers en passant par les potagers et les jardins.
Répartition géographique | Europe, Asie centrale |
Lieux de vie | Champs, potagers, prairies, jardins, talus enherbés |
Elle peut également creuser ses terriers dans les digues, les talus enherbés et à proximité des habitations (granges) en hiver.
Comportement et alimentation
La souris des champs est un animal nocturne et crépusculaire. S’activant généralement en groupe familial, elle saute, grimpe et nage bien. Néanmoins, elle est principalement terrestre.
Profil d’activité | Nocturne et crépusculaire |
Territoire | 10 ha (le mulot est un animal peu nomade) |
Qualités | Ouïe et odorat développés Excellent sauteur Bon grimpeur et nageur Opportuniste |
Espérance de vie | 9 à 13 mois (2 ans maximum) |
Régime alimentaire | Omnivore |
Type de nourriture | Graines, racines, baies, insectes… |
La souris sauteuse des champs est un mammifère omnivore. C’est son régime alimentaire qui fait de lui un nuisible tant redouté des jardiniers et des agriculteurs. Elle a une préférence marquée pour :
- Les graines: avoine, riz, orge, blé, maïs…
- Les racines: carotte, navet, pomme de terre, céleri…
- Les baies: framboises, mûres…
- Et le collet des légumes: chicorée, bettes, poireau…
Vous l’aurez donc compris, cette bestiole ne tardera pas à causer de nombreux dégâts dans vos cultures dans le cas d’une prolifération.
Sachez que son régime alimentaire peut également se composer d’insectes.
Grâce à ce comportement opportuniste, ce rongeur peut changer de régime selon les saisons. De plus, il peut envahir les granges lorsque la nourriture se fait rare. Durant l’hiver, la souris des champs fait des réserves alimentaires dans ses terriers.
Reproduction de la souris sauteuse des champs
Maturité sexuelle | 8 semaines |
Période de reproduction | Entre mars et octobre, parfois toute l’année |
Gestation | 20 jours |
Lieu de mise bas | Terrier |
Nombre de portées | 2 à 3, avec 4 à 7 petits par portée |
Sevrage | 20 jours |
La femelle de la souris sauteuse des champs atteint sa maturité sexuelle à l’âge de 8 semaines. Bien que ces rongeurs puissent se reproduire toute l’année, la saison d’accouplement se situe généralement entre mars et octobre avec un pic d’activité en juillet. On note 2 à 3 mises bas par an, chaque portée comportant 4 à 7 souriceaux. Ces derniers viennent au monde nus et avec les yeux fermés. Le sevrage est de 20 jours, période durant laquelle les petits sont totalement dépendants de la mère.
Comment lutter contre la souris des champs ?
Non content de ravager nos plantations, ce petit rongeur endommage également nos terres cultivables à cause de ses terriers. Et qui plus est, il véhicule de nombreuses maladies pour ne citer que la leptospirose, la salmonellose, la tularémie et les hantavirus. C’est la raison pour laquelle il est important de lutter contre sa propagation. Mais voilà, une fois installée, la souris des champs est difficile à déloger. D’autant plus qu’il se prolifère rapidement. Le point sur les différentes stratégies de lutte !
Les actions de prévention
- Labourer régulièrement la terre pour éliminer les éventuelles galeries
- Désherber entre les lignes de plantations pour enlever la couverture végétale sur le sol comme les touffes d’herbes ou les paillis. Ces derniers servent d’abri aux rongeurs.
- Mettre en place des perchoirs pour les rapaces, les prédateurs naturels des souris.
- Planter des végétaux répulsifs: menthe, ail, sureau, jacinthe, mélilot, euphorbe (attention, il s’agit d’une plante toxique !)
- Utiliser du tourteau de ricin, un engrais organique qui agit comme répulsif contre les souris des champs. Attention, ce produit est toxique pour l’homme et les animaux domestiques.
- Verser du purin de sureau autour de vos plantes. Pour en fabriquer, il suffit de faire macérer pendant 2 semaines 1 kilo de feuilles de sureau dans 8 litres d’eau.
Les moyens de lutte
1) Le piégeage
Vous trouverez sur le marché de nombreux modèles de pièges à souris. Parmi les plus plébiscités figurent notamment les trappes à pinces et les pièges à guillotine. Ces derniers sont à placer dans les terriers. Elles sont également très efficaces pour tuer les campagnols. Lors de l’installation, n’oubliez pas de mettre des gants pour éviter de laisser votre odeur qui fera fuir le rongeur.
2) Les appâts empoisonnés au chlorophacinone
Le chlorophacinone est un raticide anticoagulant facilement disponible dans le commerce sous forme de concentrât huileux. Pour préparer l’appât, versez en petite quantité le produit (voir la dose d’emploi sur l’étiquette) sur des rondelles de betteraves ou de carottes que vous placerez dans les terriers ou dans vos plantations.
3) Le recours aux services d’un dératiseur
Il s’agit d’une solution de dernier recours pour venir à bout des souris des champs. Certes, les tarifs sont assez élevés (aux alentours de 80 euros), mais les résultats sont efficaces. De plus, les dératiseurs offrent des garanties. Et si possible, tournez-vous vers un prestataire qui utilise des produits naturels.