La guêpe germanique est une espèce de guêpe sociale que l’on retrouve généralement dans les pays de l’hémisphère nord. Les nombreuses études sur cette espèce ont démontré qu’elle serait originaire d’Afrique du Nord et d’Europe, mais aussi qu’elle a été introduite intentionnellement dans quelques pays océaniques tels que l’Australie et la Nouvelle-Zélande. La guêpe germanique fait partie de la famille des vespidés, mais du fait de la ressemblance de leurs nids, il arrive qu’elle soit cataloguée par erreur, comme guêpe à papier.
La classification de la guêpe germanique
La guêpe germanique ou Vespula germanica est un insecte de l’ordre des hyménoptères. Il est facile de décoder le nom scientifique de cette espèce. Si Vespula est un dérivé du nom Vespa qui signifie « guêpe », germanica veut tout simplement dire germanique. Les origines de cette appellation restent obscures. L’erreur est de croire que cette guêpe est native d’Allemagne, aucune donnée ne mentionne cette théorie que de nombreux biologistes considèrent comme farfelue.
| Règne | Animalia |
| Embranchement | Arthropode |
| Classe | Insecte |
| Superordre | Endopterygota |
| Ordre | Hyménoptère |
| Sous-ordre | Apocrite |
| Super famille | Vespoidea |
| Famille | Vespidae |
| Sous-famille | Vespinae |
| Genre | Vespula |
Comment identifier une guêpe germanique ?
La guêpe germanique ressemble étrangement à la guêpe commune, qui toutes les deux sont beaucoup plus petites qu’un frelon. Les différentes espèces qui appartiennent à la même colonie n’ont pas la même taille.
| Catégorie de la guêpe | Dimensions de la tête au bout de l’abdomen |
| Les reines | De 17 à 20 millimètres |
| Les mâles | De 13 à 17 millimètres |
| Les travailleuses | De 12 à 16 millimètres |
Tout comme la Vespula vulgaris, la Vespula germanica est jaune et noire. Sa tête est noire, mais l’échancrure des yeux, la tempe et le clypéus sont jaunes. Pour ceux qui l’ignorent, le clypéus est l’une des sclérites qui composent le visage d’un insecte arthropode. Vous remarquerez distinctement la présence de trois points noirs disposés en triangle sur ce clypéus. C’est d’ailleurs ce qui lui permet de se distinguer de la guêpe commune.
Son prothorax est noir avec des bandes latérales qui s’élargissent vers le bas dans leur milieu. Son abdomen est jaune et présente également des bandes noires avec des points sur les tergites. La bande noire du premier tergite se poursuit vers l’arrière en esquissant le dessin d’un diamant. Quant aux autres bandes, elles prennent la forme d’un triangle. Les motifs abdominaux des guêpes germaniques sont très variables d’un individu à un autre. Si vous désirez les reconnaître au premier coup d’œil, il faudra être attentif sur les détails et les couleurs :
- Clypéus : jaune avec trois points (ou un seul)
- Échancrure de l’œil : jaune
- Tempe : jaune
- Thorax : noir
- Au milieu : bande jaune élargie suivie d’une bande jaune
- Abdomen : jaune et noir
Autre caractère qui permet de distinguer la guêpe germanique : la partie incisive de sa mandibule se prolonge tout en se recourbant un peu vers la troisième dent mandibulaire. Chez la guêpe commune, la partie incisive est rectiligne.
L’essentiel à savoir sur la reproduction et le nid de la guêpe germanique
La guêpe germanique fabrique son nid avec des fibres végétales qu’elle renforce avec les sécrétions qui proviennent de sa bouche. Ce nid peut être bâti dans le sol, dans la cime des arbres ou à l’intérieur des bâtiments (les greniers et les combles). Qu’importe l’endroit où il est édifié, ce nid est rattaché à son environnement par le biais de pétioles. Pour faire fuir les fourmis et les autres prédateurs, la guêpe germanique diffuse une odeur chimique tout autour de son logis.
Au printemps, après être sortie de son hibernation, la reine femelle construit seule son nid. Elle commence avec une trentaine de cellules qui serviront à accueillir sa toute première ponte. La première cellule est d’abord séparée du sol par un pétiole. Par la suite, elle en ajoute 6 autres tout autour de la première, ce qui confère à l’ensemble une forme hexagonale.
Lorsque les premières larves deviennent adultes, elles vont s’affairer à entretenir le nid et à chercher de la nourriture pour la reine et les prochaines portées. Le nid d’une colonie de guêpes germaniques peut mesurer une trentaine de centimètres de diamètre et héberger 3000 à 5000 individus.
Les colonies de guêpes possèdent une reine très productive, des travailleuses stériles et des mâles dont la principale utilité est de féconder les reines lorsque ce moment est venu. En France, comme partout en Europe, les colonies ne vivent qu’une seule année. Seule la reine est assez forte pour passer l’hiver. Néanmoins, dans les pays où le climat est assez doux, en Nouvelle-Zélande par exemple, près de 10 % de l’effectif de la colonie arrivent à passer l’hiver. À la fin de l’été naissent les nouvelles reines. Elles vont ensuite quitter le nid d’origine pour trouver un endroit où passer l’hiver.
La guêpe germanique : un formidable prédateur
La guêpe germanique est une impressionnante chasseuse d’insecte. Elle nous est grandement utile, car son appétit féroce lui permet de réguler les populations de nuisibles qui se reproduisent rapidement et massivement. La guêpe germanique est donc une énorme bénédiction pour nos jardins. La guêpe germanique affectionne tout particulièrement :
- Les coléoptères
- Les papillons
- Les mouches
- Les pucerons
Par ailleurs, elle s’attaque également aux chenilles processionnaires et aux larves des insectes qui sont la première source de protéines des larves. Ces dernières doivent en consommer en grande quantité pour espérer devenir des adultes.
À une période de leur existence, les guêpes germaniques reprennent un régime végétarien, durant lequel elles consommeront des fruits, du miellat et du nectar. C’est pour cela qu’en été, vous les apercevez rôder autour de vous dans les parcs ou les jardins. Ces guêpes travailleuses sont en fait en train de chercher des aliments sucrés qu’elles vont ensuite ramener dans la colonie.
Ne tuant que les nuisibles et ne détruisant pas les colonies d’abeilles domestiques ou sauvages, la guêpe germanique est un insecte utile, du moins en France. En Nouvelle-Zélande, cette espèce est considérée comme invasive. Sa présence impacte l’écologie de ce pays, car les guêpes germaniques s’accaparent toute la nourriture qui devrait être destinée aux oiseaux natifs.
La guêpe germanique : un insecte victime de prédation
La guêpe germanique est une prédatrice exceptionnelle pour certains nuisibles, mais il se trouve qu’elle est elle-même la proie de certains animaux. Son prédateur le plus connu est la bondrée apivore. Ce rapace diurne qui ressemble à la buse variable attaque le nid avec son bec afin d’en extraire ses larves. Les nids ensevelis sont également la cible privilégiée du blaireau qui creuse le cartonnage avec ses longues griffes, avant de se repaître des larves. Les guêpes qui reviennent de la chasse sont souvent prises en filature par le guêpier d’Europe.
Les guêpes germaniques sont des insectes mal compris par l’homme. Généralement, elles ne sont pas agressives. Si elles se mettent à vous piquer, c’est surtout parce qu’elles se sentent en danger. La prudence est de rigueur, car contrairement à une abeille, la guêpe peut se mettre à piquer plusieurs fois. Ses piqûres sont douloureuses, et dans certains cas, elles provoquent des œdèmes ou des chocs anaphylactiques chez les personnes allergiques au venin. Pour se protéger d’une guêpe isolée, il suffit de l’ignorer et de s’éloigner d’elle le plus rapidement possible.
